Il est urgent que tous les ordres de gouvernement adoptent une réponse à la COVID-19 qui tienne compte des vulnérabilités des femmes, des filles et des personnes de diverses identités de genre qui sont sans-abri, logées de façon précaire ou subissent de la violence
Toronto (7 avril 2020): Le Réseau national des femmes pour le logement et la fin de l’itinérance (RNFLI) demande à tous les ordres de gouvernement d’implanter neuf mesures pour protéger les femmes, les filles, les enfants et les personnes de diverses identités de genre qui sont sans-abri ou subissent de la violence domestique pendant la pandémie de COVID-19.
La situation de l’itinérance chez les femmes au Canada était déjà préoccupante avant cette pandémie. Aujourd’hui plus que jamais, les femmes, les filles et les personnes de diverses identités de genre doivent avoir accès à un logement adéquat et sûr. Pour plusieurs, il s’agit d’une question de vie ou de mort.
Le Réseau national des femmes pour le logement et la fin de l’itinérance présente neuf mesures nécessaires pour une réponse tenant compte des différences entre les sexes, notamment : l’accès immédiat à un logement sûr et adéquat pour les personnes sans-abri et/ou fuyant la violence, un moratoire sur toutes les expulsions, l’utilisation d’hôtels/motels pour le logement d’urgence et la formation d’un organe consultatif national diversifié pour garantir que les réponses politiques sont adaptées aux différences entre les sexes et élaborées par des experts ayant vécu l’itinérance – lire l’appel à l’action complet ici.
« La COVID-19 exacerbe les problèmes de logement auxquels les femmes sont déjà confrontées, déclare Kaitlin Schwan, coprésidente du RNFLI. La COVID-19 est une crise de genre. Les femmes sont plus susceptibles d’avoir des besoins impérieux en matière de logement, de connaître la pauvreté, de perdre un emploi mal payé dans le secteur des services et de porter le fardeau des soins pendant cette pandémie. Nous avons besoin d’une perspective genrée pour définir nos réponses politiques. »
Le RNFLI demande également un accès équitable à l’aide financière et aux tests pour la COVID-19, ainsi qu’aux soins de santé pour toutes les femmes sans-abri ou en situation de logement précaire.
Le réseau exhorte les gouvernements à étendre les services de garde gratuits dans tout le pays et à mettre en place des mesures d’aide alimentaire dans les refuges et les centres d’accueil. Il est également essentiel de mettre en place des lignes d’écoute nationales et régionales, ainsi que des réseaux de soutien en ligne, pour réduire les conséquences négatives de l’isolement pour les femmes avec une expérience vécue de l’itinérance.
« Il faut en faire davantage si nous voulons sortir de cette pandémie sans causer de pertes de vie inutiles à une population déjà vulnérable, déclare Arlene Hache, coprésidente du RNFLI. Il ne s’agit pas seulement de qualité de vie; il s’agit de protéger notre avenir et de s’assurer que les gens n’ont pas à prendre une décision entre attraper la COVID-19 et échapper à la violence ou à l’itinérance. Les aides que nous proposons sont des mesures qui sauvent des vies. »
Pour plus d’information, visitez womenshomelessness.ca/news.
EN BREF :
- Les femmes sont davantage sujettes à la pauvreté et à occuper des emplois au salaire minimum, ce qui signifie que plusieurs d’entre elles risquent d’être licenciées avec peu d’économies en poche.
- Pour de nombreuses femmes et personnes de diverses identités de genre, la directive dictant de « rester à la maison » signifie qu’elles sont piégées avec des partenaires (ou d’autres personnes de leur entourage) abusifs et violents. Dans la rue, l’exposition à la COVID-19 n’est pas la seule menace, beaucoup sont confrontées à la violence sexuelle et physique.
- Le système de refuges d’urgence au Canada n’a pas été conçu pour répondre aux besoins des femmes sans-abri et des personnes de diverses identités de genre. Les recherches révèlent également que les refuges pour personnes sans-abri et les refuges pour victimes de violence domestique fonctionnent systématiquement au maximum de leur capacité (ou plus) et que les femmes luttent de manière disproportionnée pour accéder à un logement abordable au Canada.
- Les femmes, de manière disproportionnée, ont un besoin essentiel de logement, sont à la tête de familles monoparentales et assument la charge de la garde des enfants, ce qui les expose au risque d’expulsion.
- Les femmes représentent environ la moitié de la population itinérante au Canada, et l’expérience est unique à ce groupe de personnes. Les nombreux défis reliés à l’itinérance sont amplifiés pour celles qui sont confrontées à des formes multiples et entrecoupées de marginalisation, notamment les femmes autochtones, les femmes transgenres, les nouvelles arrivantes, les personnes 2SLBTQQIA, les femmes de couleur et les femmes handicapées. Les personnes de diverses identités de genre sont également confrontées à des problèmes de logement distincts et importants.
- Plusieurs femmes sont contraintes de dormir sur le divan de leurs connaissances, d’échanger des faveurs sexuelles contre un logement ou de vivre dans la rue.
Lien vers les neuf mesures que nous recommandons pour protéger de manière équitable les femmes, les filles, les enfants et les personnes de diverses identités de genre qui se trouvent en situation d’itinérance pendant cette pandémie : CLIQUEZ ICI.