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Bonne nouvelle : Quand une hausse soudaine du nombre de sans-abri chroniques est un signe d’amélioration — Chatham-Kent fait la lumière sur ce phénomène

18 June 2020 - 6:17 pm / Nouvelles

Lorsque la création d’un partenariat entre les organismes de services aux sans-abri, les gestionnaires de cas d’Ontario au travail et l’équipe de Chatham-Kent a engendré une hausse soudaine du nombre de sans-abri chroniques recensés en novembre 2018, il n’y avait pas nécessairement lieu de s’alarmer. Cela signifiait que les partenaires se rapprochaient enfin du nombre réel de personnes en situation d’itinérance chronique dans leur collectivité, augurant une possibilité de réductions à vaste échelle. Ce blogue fait partie de notre série Bonne nouvelle qui souligne le travail exceptionnel accompli pour mettre fin à l’itinérance partout au Canada. 

 

À la réception des données de novembre 2018, les dirigeants de Chatham-Kent ont été vivement surpris de constater une augmentation importante du nombre de cas d’itinérance chronique. Surpris peut-être, mais en aucun cas atterrés puisqu’ils savaient que leurs données brossaient enfin un tableau plus complet de l’itinérance chronique. Ils avaient trouvé un moyen de mesurer la réelle amplitude de l’itinérance cachée dans leur collectivité et pourraient dorénavant se concentrer sur des mesures de réduction.

Chatham-Kent est l’une des collectivités Prêt pour zéro – Canada et elle maintient une liste par nom de qualité depuis juin 2018. Plus tard cette même année, ils ont perfectionné leurs processus de collecte de données et de saisie de données pour inclure les gestionnaires de cas d’Ontario au travail. Ils sont donc maintenant en mesure d’identifier et d’atteindre plus efficacement les personnes qui vivent « l’itinérance cachée », ce qui explique la hausse du nombre de sans-abri chroniques recensés.

« Nous commencions à nous sentir découragés, jusqu’à ce que nous examinions les données de plus près », explique Chantal Perry, directrice, Emploi et Services sociaux. « Il nous fallait aussi envisager la gravité de ce que vit une personne célibataire du programme Ontario au travail qui n’a pas les moyens de payer son loyer — il nous fallait prendre en considération certaines réalités « sur le terrain » en sachant que nous étions impuissants à changer les taux de soutien au revenu. »

Heureusement, la collectivité du Sud-Ouest de l’Ontario, qui compte un peu plus de 100 000 résidents, a reçu 200 000 $ de son conseil local en prestations transférables pour le logement abordable. Ce financement a permis aux gestionnaires de cas d’Ontario au travail d’offrir des prestations de logement transférables à leurs clients sans-abri (de la liste par nom) s’ils passaient les évaluations selon les critères de l’équipe — facilitant le processus pour que davantage de personnes accèdent à un logement durable et soient retirées de la liste par nom.

Par ailleurs, l’équipe a aussi dû revoir ses définitions et fournir de la formation.

L’équipe a fait appel à Kim Crew, superviseure chez Emploi et Services sociaux, pour diriger les gestionnaires de cas d’Ontario au travail. Elle a mis l’accent sur la satisfaction des besoins en logement de la clientèle d’Ontario au travail en apportant formation et soutien au personnel de gestion de cas. Avec ce nouvel atout et grâce à une meilleure compréhension de leurs données locales, l’équipe a instauré trois cycles Planifier-Exécuter-Vérifier-Agir (PEVA) clairs pour gérer la liste par nom actuelle, les passages à l’itinérance et les sorties de l’itinérance. Ils ont clarifié les définitions et la formation pour les gestionnaires de cas, rencontré en entrevue les clients d’Ontario au travail figurant sur la liste par nom en fonction des nouvelles définitions et accéléré l’octroi des prestations de logement transférables en aidant les gestionnaires de cas à trier leurs clients de la liste par nom.

Sarah Fraleigh-Bulckaert, évaluatrice de programme, Emploi et Services sociaux, fait le suivi des cycles Planifier-Exécuter-Vérifier-Agir afin d’évaluer si les changements à l’échelle du système ont engendré des améliorations, et plus particulièrement s’ils ont eu un impact sur les passages à l’itinérance et les sorties de l’itinérance. « Cela a permis de faire avancer les choses », dit Sarah. « Parce que nous examinons très souvent nos données PEVA, nos actions sont devenues plus ciblées et transparentes. »

Les cycles PEVA contribuent effectivement à réduire les cas d’itinérance chronique.

Chaque mois, Chatham-Kent passe en revue sa liste par nom pour voir qui a quitté la collectivité, a trouvé un logement ou s’est vu offrir un logement. « Chaque mois, nous examinons les noms sur la liste et nous les orientons vers une mesure de soutien », explique Josh Myers, superviseur chez Emploi et Services sociaux et chef SISA. « En fait, 60 % des 48 individus actuellement sur notre liste par nom sont dirigés vers un certain type de service, de soutien ou d’intervention. »

Il s’agit de conserver l’engagement des personnes, de leur rappeler « pourquoi nous faisons cela » et de partager les histoires de réussite. Chantal ajoute : « Nous nous employons à cela sans relâche. Nous présentons régulièrement un compte rendu de nos progrès au conseil municipal — lorsque nous parviendrons à une réduction de 50 %, nous ferons très certainement quelques appels et soulignerons les retombées positives sur la population de Chatham-Kent. »

Alors que Chatham-Kent est en voie d’atteindre une réduction de 50 % de ses cas d’itinérance cet été, l’équipe voit la pertinence de la séance d’apprentissage de mars avec Prêt pour zéro – Canada (PPZ-C) qui les a vraiment aidés à approfondir et à comprendre ce qu’expriment les données. La séance a créé des occasions de partage d’information avec les collectivités avoisinantes pour réaliser des progrès plus rapides.

Selon Josh, le mérite de leur réussite revient principalement à l’équipe incroyable — de la collectivité PPZ-C au personnel local de première ligne – qui s’attaquent ensemble au problème de l’itinérance. « Nous avons tous un dévouement sans faille malgré les obstacles et les jours difficiles que nous rencontrons. Nous les surmontons en partageant nos connaissances, nos ressources et nos idées. »

Les membres de la Table ronde sur la prospérité de la collectivité, un groupe axé sur la réduction de la pauvreté locale, travaillent de concert et commencent à échafauder un plan afin d’éradiquer la pauvreté à Chatham-Kent une bonne fois pour toutes. Aujourd’hui, la table ronde compte 140 personnes représentant un large éventail d’organismes et de cas vécus qui mettent leurs ressources en commun et trouvent des mesures novatrices en vue de créer une collectivité où personne n’est laissé pour compte.

« Mettre fin à l’itinérance et à la pauvreté en général se doit d’être une démarche collective. Les citoyens de Chatham-Kent se soucient réellement de ce problème, mais ils ne savent pas toujours comment aider », dit Chantal. « Plus nous parlerons de ce que nous faisons et plus nous diffuserons de l’information, plus ils s’impliqueront. »

Ce blogue fait partie de notre série Bonne nouvelle qui souligne le travail exceptionnel accompli pour mettre fin à l’itinérance partout au Canada.