Une collectivité Prêt pour Zéro Canada, Saint John, Nouveau-Brunswick, seulement armée de suppléments au loyer, de quelques partenaires assis autour d’une table et d’une liste de noms, a réussi à loger 22 personnes au cours du projet pilote de trois mois. Ce blogue fait partie de notre série Bonne nouvelle qui met en lumière des travaux extraordinaires accomplis dans le domaine de l’élimination de l’itinérance partout au Canada.
Au lieu d’ouvrir des refuges par temps froid, qui renvoient inévitablement les sans-abri à la rue le printemps venu, le projet pilote de Saint John au Nouveau-Brunswick a réussi à loger 22 personnes antérieurement sans abri à la sortie du refuge dans un logement permanent où ils ont élu domicile.
Bien que de plus en plus de refuges par temps froid ouvrent leurs portes au cours de l’hiver au Nouveau-Brunswick, le personnel de Saint John a logé 22 personnes, dont des individus, des couples et des familles, à l’aide de 15 subventions au logement en trois mois seulement. Et ils espèrent que le reste de la province sera inspiré.
La décision sur quelle réponse utiliser pour l’hiver a été prise lors d’une réunion le 20 novembre dernier, selon Michael MacKenzie, membre du conseil du développement humain. Lorsque les températures chuttent, plus de pression est exercée sur les services d’urgence en raison du nombre accru de personnes qui doivent se réfugier du froid extrême et du climat dangereux.
Par conséquent, au lieu d’entreprendre la tâche habituelle de s’acquitter du financement pour les refuges par temps froid, la communauté Prêt pour Zéro Canada a demandé des suppléments au loyer et un financement pour pouvoir engager du personnel aidant les utilisateurs des refuges à faire la transition vers des logements.
Un projet pilot est né grâce à un effort collectif entre les refuges d’urgence de la ville (Outflow Men’s Shelter et Coverdale Centre for Women) et d’autres agences telles Fresh Start Services for Women et Housing Alternatives Inc., qui offrent des services d’approche et gèrent le programme Logement d’abord de la ville. Le service du développement social de la province a accepté de fournir les 15 subventions au logement.
Une semaine après la réunion, le groupe a commencé à dresser des Listes de noms des personnes qui vivaient l’itinérance dans la collectivité. En quelques semaines, la liste comptait plus de 60 personnes. À la veille de Noël, le groupe a réussi à loger la première personne dans un nouveau logement.
<<Ça a été très rapide. Dans notre cas, nous parlions de dresser une liste de noms depuis longtemps et de mettre sur pied un Système d’accès coordonné>> déclare Michael. <<Je ne pense pas que nous soyons un cas unique, mais parfois on se perd dans la planification. Nous en avions discuté depuis si longtemps que nous pensions avoir tout réglé avant de créer la liste. Mais la crise est survenue et nous ne pouvions plus attendre.>>
<<Il s’agissait vraiment de mettre l’accent sur l’action.>>
Michael ajoute : <<Cet accent sur l’action a été encouragé par Prêt pour Zéro Canada. C’est une question de rassembler les noms sur les listes de noms et de décider quoi faire.>> Prêt pour Zéro Canada encourage les collectivités à obtenir des données en temps réel sur leur population de sans-abri chroniques (listes de noms) et de développer un système d’accès coordonné, pour que les collectivités puissent concevoir, simplifier et conférer une cohérence au processus par lequel les personnes qui vivent l’itinérance ont accès au logement et aux services.
<<Mais ce n’était pas facile>> de dire Chris Gorman, qui travaille également auprès du conseil du développement humain de Saint John.
<<En retrospective, je ne vois pas comment nous aurions pu choisir une autre approche>> ajoute-t-il.
Le groupe s’est réuni chaque semaine et a convenu d’un critère pour les listes de noms. Les obstacles habituels ont été surmontés car les gens ont vite vu qu’il y avait beaucoup d’avantages à aider la personne qui se trouvait en tête de liste au lieu de défendre leur propre client. Au lieu d’avoir cinq groupes faisant du lobbying pour les mêmes subventions au loyer, ils ont tous travaillé ensemble.
<<Ça a marché bien plus efficacement pour chacun d’entre nous>> remarque Michael. <<Les gens ont tout de suite vu combien le système était plus efficace pour discuter, recueillir de l’information et établir des priorités en se basant sur le score, etc.>>
<<Un mois après le début du processus, nous avons commencé à nous demander pourquoi nous avions mis si longtemps pour en arriver à ce stade?>>
Lorsque les changements sur le terrain ont commencé à être plus évidents pour toutes les personnes impliquées, allant des prestataires de services aux clients, lorsque quelqu’un apprenait que leur nom se trouvait sur la liste, cela leur donnait de l’espoir.
<<Lorsqu’une dame a entendu que des gens travaillaient en son nom pour lui trouver un logement, elle a été très encouragée>> déclare Michael. Elle vivait dans un refuge depuis plus d’un an, a ajouté Chris.
Ben Appleby, coordinateur en matière de logement auprès de Housing Alternatives, a affirmé qu’étant donné que tout le monde se réunissait une fois par semaine, les informations se transmettaient plus rapidement et plus efficacement. Ils n’auraient pas su que la femme avait vécu dans un refuge depuis un an et ils pouvaient fournir des mises à jour sur sa situation, ce qui a aidé à la placer rapidement en haut de la liste.
<<Tout le monde était d’accord sur le fait qu’elle devait trouver un logement>> ajoute Ben. <<Nous avons donc réussi à prioriser son cas en deux ou trois semaines au lieu de deux ou trois mois.>>
Maintenant que le projet pilote est terminé, le groupe concentre ses efforts sur son adaptation à long terme. Cela signifie perfectionner la liste de noms et le système d’accès coordonné. Ils essaient de recruter davantage de partenaires et ont demandé un financement adéquat à la province afin de veiller à ce qu’ils continuent à remporter le succès qu’ils ont vu au cours de la période pilote de trois mois dans le futur.
<<Ce n’est plus un projet pilote>> nous dit Chris. <<C’est ainsi que nous logeons les individus sans abri à St-John’s.>>
Ils créent à l’heure actuelle le processus et obtiennent le financement provincial nécessaire pour s’assurer d’avancer. Habituellement, la province ne finance pas de programmes en dehors de ce qu’ils ont <<toujours fait>>, dit Ben. <<Mais nous savons que les listes de noms et les systèmes d’accès coordonné sont des meilleures pratiques qui fonctionnent et ils font partie de Vers un chez-soi (la nouvelle stratégie de lutte contre l’itinérance du gouvernement fédéral).>>
L’idée est d’inciter la province à faire sa part et à coordonner les activités avec les financiers fédéraux, de telle sorte que le modèle de Saint John est établi et, on l’espère, prêt à être utilisé parout au Nouveau-Brunswick.
Ce blogue fait partie de la série Bonne nouvelle qui met en lumière les oeuvres extraordinaires accomplies en matière d’élimination de l’itinérance partout au Canada.