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Bonne nouvelle : Toronto a hébergé plus de 1 300 personnes dans le cadre de sa réponse à la COVID-19

30 July 2020 - 2:00 am / Blogues

L’une des villes des plus importantes et des plus denses du Canada a poursuivi sa réponse à la pandémie mondiale en se concentrant sur le logement, atténuant ce qui aurait pu entraîner des pertes de vies catastrophiques parmi les sans-abri. Ce blogue s’inscrit dans notre série «Bonne nouvelle» qui met en lumière le travail remarquable accompli pour mettre fin à l’itinérance au Canada.

La COVID-19 a fourni à Toronto l’opportunité de multiplier les efforts en cours pour passer de la gestion de l’itinérance par des solutions à court terme, profitant ainsi de leur réponse à la pandémie pour investir dans des solutions permanentes et en hébergeant plus de 1 300 personnes. Depuis le 16 mars, Toronto a ouvert 30 établissements et déplacé 3 500 sans-abri dans le cadre de sa réponse à la pandémie.

La communauté de Prêt pour zéro Canada a mené la charge de la réponse à la pandémie au Canada en agissant rapidement pour protéger les citoyens vulnérables qui n’avaient pas de maisons où se réfugier. Depuis le 16 mars, Toronto a ouvert plus de 30 nouvelles installations temporaires et (au 25 juin) a emménagé plus de 3 500 personnes dans des programmes de centres communautaires temporaires, des hôtels, des logements provisoires et permanents. Cela comprend 1 750 clients répartis sur 17 sites hôteliers, la création de 500 places dans 13 centres communautaires et autres sites pour l’hébergement temporaire, 148 personnes ayant quitté des campements pour aller loger dans une habitation provisoire et 1 309 personnes ayant emménagé dans un logement permanent grâce à leur initiative de logement rapide, aux allocations de logement et aux aides au revenu adaptées au loyer.

«La pandémie COVID-19 a amplifié le problème des sans-abri et le besoin urgent de solutions de logement permanent pour protéger la santé et le bien-être de cette population vulnérable» déclare Laural Raine, directrice de la planification des services de l’administration des refuges, de l’aide et du logement de la ville (ASIS).

Lorsque la pandémie a été déclarée, Toronto a redéployé 700 employés municipaux de divisions diverses pour travailler dans des sites d’hébergement temporaire. Non seulement ils ont bénéficié du soutien de l’administration pour y parvenir mais aussi de la possibilité d’accéder aux installations de la ville, d’accélérer les approbations et les achats, d’élaborer un programme complet de formation en ligne pour le personnel redéployé et de stimuler la distribution d’EPI.

«Nous n’aurions pas pu y parvenir sans le formidable partenariat et la forte communication présents dans tout le secteur de l’itinérance, par le biais de réseaux comme la Toronto Alliance to End Homelessness et le Toronto Shelter Network», de dire Laural, des partenaires de santé tels Inner City Health Associates et du RLISS du centre de Toronto.

Le système d’accès coordonné de la ville et la liste nominale ont fourni les bases et la force de ces relations entre partenaires dans tout le secteur «pour continuer à travailler ensemble afin d’atteindre nos objectifs communs», affirme Laural.

«En même temps, nous avons pu maintenir l’accent sur le logement et le soutien au milieu de cette urgence, principalement grâce à l’élan de ces dernières années et au consensus collectif sur le fait que les solutions permanentes doivent toujours être au premier plan», ajoute-t-elle.

Lancer des initiatives au beau milieu d’une pandémie

Suite à la COVID-19 et au besoin urgent d’augmenter le parc de logements pour lutter contre l’itinérance, la ville a accéléré son plan de création de 250 unités modulaires de logement supervisé. Elle est aussi en train de mettre en place le programme Canada-Ontario Housing Benefit qui aidera plus de 900 ménages, et a augmenté de 2 millions de dollars le financement de son programme Rent Bank, qui aidera 800 ménages.

La réponse de Toronto à la pandémie comprend le lancement de deux initiatives majeures en plus de la réponse d’urgence. En mars 2020, la ville a lancé l’initiative Rapid Housing Initiative en partenariat avec la Société de logement communautaire de Toronto, afin d’identifier les logements vacants pour les clients du système de logement et jusqu’à 250 unités permanentes à loyer indexé sur le revenu ont été trouvées. Plus de 1,2 million de dollars ont été reçus en dons d’entreprises pour meubler les appartements.

Le 29 avril, la ville a lancé le programme de logement provisoire (Interim Housing Program) pour répondre au nombre croissant de personnes qui séjournent dans des campements. Les personnes qui dorment à l’extérieur se voient proposer des placements pour une période allant jusqu’à six mois dans des logements provisoires, qui serviront de tremplin vers des options de logement plus permanentes.

«La ville a acquis la propriété d’un promoteur local» explique Mary-Anne Bėdard, directrice générale de l’administration des refuges, de l’aide et du logement. «Les bâtiments devaient être démolis dans le cadre d’un projet de revitalisation et les unités ont été mises à disposition jusqu’à la reprise de la délivrance des permis de construire.». Les personnes des campements sont priorisées pour ces espaces en fonction de leurs problèmes de santé et de sécurité, et si elles sont identifiées comme présentant un risque plus élevé de COVID-19.

L’équipe d’entraide «Streets to Homes» travaille avec des partenaires communautaires pour contacter les personnes et les couples qui dorment à l’extérieur. Les résidents reçoivent ensuite un soutien sur place, notamment des repas, un soutien de personnel 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, une sécurité et une gestion de cas axées sur le logement à long terme et d’autres besoins immédiats, y compris la réduction des méfaits.

La réponse de Toronto est basée sur une approche à trois niveaux axée sur la prévention, la réduction et le rétablissement. «Notre objectif a été de conserver une longueur d’avance sur la pandémie et de continuer à adapter et à faire évoluer notre réponse, car la situation n’a cessé de changer au cours des trois derniers mois», explique Mary-Anne.

Leçons apprises

Une des leçons les plus importantes que l’on a su tirer de la situation jusqu’à présent est l’importance de la planification et de la réaction rapide, selon Mary-Anne. Lorsque les premiers cas COVID-19 se sont déclarés au Canada, on a immédiatement entamé des discussions et planifié une réponse. Plusieurs semaines avant que Toronto n’assiste à sa propre propagation, l’ASIS avait engagé des partenaires communautaires dans des mesures de prévention.

«Nous avons également appris que nous devions être flexibles dans notre approche, capables de mettre en œuvre rapidement notre plan à trois niveaux et mobiliser notre réponse de toute urgence pour être aussi bien préparés et avoir une longueur d’avance sur une situation qui évoluait très rapidement», explique Mary-Anne.

«Une de nos priorités a été de nous assurer que les programmes que nous avions développés en réponse à la COVID-19 étaient des lieux où les gens se sentaient en sécurité, accueillis, respectés et dignes, et mettaient un accent particulier sur les approches de réduction des risques.»

Un autre facteur clé est le maintien d’une approche Logement d’abord, même dans le cadre d’une réponse d’urgence. Malgré les obstacles, la meilleure décision a été d’identifier les opportunités présentes dans un marché du logement en mutation et les possibilités de les exploiter pour construire des stratégies à long terme visant à mettre fin à l’itinérance, d’après Mary-Anne.

«Ce fut une expansion importante et sans précédent de notre système de services» déclare Mary-Anne. «La COVID-19 a été l’occasion de faire passer le système des interventions d’urgence coûteuses à des solutions à la fois plus rentables et plus efficaces pour les clients.»

Les deux stratégies clés utilisées sont la reconversion des refuges en logements à long terme et l’achat d’hôtels et d’autres bâtiments pour le logement. «Le relogement rapide pendant la pandémie a produit des résultats positifs très rapidement et a démontré qu’il était possible pour les personnes de sortir rapidement d’un abri, de réussir et d’améliorer leur santé et leur qualité de vie.»

Perspectives d’avenir

En attendant la deuxième vague potentielle, Toronto réfléchit activement au développement du plan de relance provisoire. Une partie de ce plan consiste à poursuivre les travaux en étroite collaboration avec les prestataires de services et à s’assurer que des mesures restent en place pour prévenir la propagation de la COVID-19 tout en assurant la coordination avec le système de santé.

Cette approche a exigé de la ville qu’elle travaille en collaboration avec tous les niveaux de gouvernement et avec le secteur, notamment pour mener à bien le HOUSINGTO 2020-2030 Action Plan grâce à cette collaboration continue.

«Nous voyons déjà un nombre croissant de nouveaux sans-abri et nous devons nous préparer à une pression accrue sur notre système d’hébergement en aidant les gens à conserver leur logement et en sécurisant les unités de relogement», explique Laural.

Ce plan d’action comprend un objectif de 40 000 nouvelles approbations de logements locatifs abordables dont 18 000 unités de logement supervisé au cours de la prochaine décennie. La ville a pour objectif de créer 600 unités de logements supervisés par an à partir de cette année. Elle s’est également engagée à créer 1 000 nouveaux logements modulaires.

«L’expérience de ces derniers mois a démontré que nous ne devrions pas revenir à la situation antérieure une fois cette pandémie terminée. Cette réponse a montré qu’il est possible de faire les choses différemment et que lorsque nous agissons collectivement et que nous nous mobilisons vers un objectif commun, nous pouvons avoir très rapidement un impact significatif. Toutefois, il ne s’agit là que d’un premier pas. Nous devons continuer à faire plus pour mettre fin à l’itinérance chronique», déclare Laural.

Indépendamment de la pandémie, le point de vue de Toronto est que nous devons continuer à mettre en œuvre des solutions de logement qui mettent la santé des gens au premier plan, et que la meilleure et seule solution à l’itinérance est de fournir aux gens un logement permanent. Bien que la COVID-19 ait amplifié le problème des sans-abri et que la réponse de la ville à la pandémie s’oriente vers les efforts de rétablissement, la construction sur cette base offre une opportunité de reconstruire un meilleur avenir pour tous.

 

Ce blogue fait partie de notre série «Bonne nouvelle» qui met en lumière le travail remarquable accompli pour mettre fin à l’itinérance partout au Canada.