Medicine Hat a marqué l’histoire ce mois-ci en devenant la première ville du Canada à mettre fin à l’itinérance chronique. Apprenez-en davantage sur la façon dont cette communauté de Prêt pour zéro Canada y est parvenue. Ce blogue fait partie de notre série Bonne nouvelle, qui met en lumière le travail exceptionnel accompli à travers le Canada pour mettre fin à l’itinérance.
Après des années passées à montrer la voie et à démontrer ce qu’il faut faire pour résoudre la crise de l’itinérance, Medicine Hat devient la première ville du Canada à atteindre le zéro fonctionnel de l’itinérance chronique.
Depuis 2009, plus de 1323 personnes qui étaient sans-abri (dont 358 chroniques) ou à risque de le devenir ont trouvé un endroit où vivre grâce aux programmes Logement d’abord. Parmi elles, on compte 328 enfants. Un nombre encore plus important de personnes ont été stabilisées ou logées grâce à la déviation et à la résolution rapide. L’utilisation des refuges a simultanément diminué de 64 % dans l’ensemble – y compris les enfants en refuge et la violence familiale.
En atteignant le zéro fonctionnel, la communauté de Prêt pour zéro Canada (PPZ-C) a prouvé qu’elle a construit un système qui peut garantir que l’itinérance chronique est rare, brève et non récurrente, même si de nouvelles personnes connaissent des crises de logement au fil du temps. Le zéro fonctionnel signifie qu’une communauté a présenté trois mois consécutifs où trois personnes ou moins étaient en situation d’itinérance chronique.
« Grâce à la persévérance, au changement progressif, au développement et à la remise en question des croyances, Medicine Hat est devenue une communauté prête à s’attaquer aux systèmes, à s’engager dans des conversations difficiles et à déployer les efforts nécessaires afin de trouver une issue favorable pour les personnes qui font partie de la population vulnérable », déclare Jaime Rogers, directeur du développement des personnes sans-abri et du logement pour la Société de logement communautaire de Medicine Hat.
Medicine Hat a pavé la voie vers l’élimination de l’itinérance avant même son travail avec PPZ-C. La communauté est l’une des premières à avoir mis en œuvre les listes par nom et l’accès coordonné, et ce, dès 2010. En 2009, Medicine Hat a été l’une des premières villes canadiennes à s’engager à mettre fin à l’itinérance, un objectif qui a été mis à jour en 2014. Elle continue également de se fixer des objectifs mesurables pour y mettre fin.
Des fournisseurs de services, des refuges et d’autres intervenants représentant un large éventail d’intérêts et d’expertise à l’échelle locale (p. ex. le secteur privé, la justice pénale, les soins de santé) travaillent ensemble au sein du Conseil communautaire sur l’itinérance. La communauté est également soutenue par tous les ordres de gouvernement et par le public en général, qui entretiennent une forte conviction (et ont prouvé !) qu’il est possible de mettre fin à l’itinérance.
Medicine Hat possède une solide culture de prise de décision basée sur les données – dans laquelle les données guident l’amélioration des politiques, des programmes et des systèmes. Depuis 2010, un système d’information sur la gestion de l’itinérance (HMIS) a été déployé dans la communauté, ce qui signifie que Medicine Hat peut voir ses données en temps réel, tout en examinant et en surveillant les tendances et les améliorations au fil du temps. Ils utilisent leurs données quotidiennement pour fournir des services et surveiller le fonctionnement du système. En outre, tous les programmes financés ont des objectifs annuels qui sont suivis par des rapports mensuels. Ils soutiennent des programmes pour lire et utiliser des données au niveau du système pour élaborer leurs programmes et obtenir du financement.
Accent sur le logement et les données
Medicine Hat est une fervente partisane et utilisatrice des principes Logement d’abord. C’est sur ces principes que sont basées les améliorations continues du système axé sur le logement. Medicine Hat s’est lancée dans son propre plan sur dix ans en 2009 et a commencé à mettre en œuvre l’entrée coordonnée en 2010 (une première en Alberta). Depuis, elle a continué à faire évoluer son système, en modifiant les programmes et les ressources en fonction de ses données.
Medicine Hat a collecté et utilisé des données bien avant que PPZ-C ne commence à confirmer les listes par nom de qualité. Ce n’était donc pas une surprise lorsque la communauté a complété sa liste par nom en 2018 et fixé le mois de décembre 2017 comme mois de référence avec sept personnes sans-abri chroniques actives. Medicine Hat est également la seule communauté qui a soumis des données complètes et équilibrées sur les listes par nom de personnes sans-abri chroniques en remontant jusqu’en juin 2015, date à laquelle elle s’est jointe pour la première fois à la campagne 20 000 foyers (qui est devenue PPZ-C en 2019).
Les listes par nom sont des listes en temps réel, par personne, de tous les individus sans-abri connus dans une communauté. Elles comprennent un ensemble solide de points de données qui soutiennent l’accès coordonné, la priorisation au niveau des ménages et une compréhension des flux d’entrée et de sortie des personnes sans-abri au niveau du système.
Ces données exploitables en temps réel permettent aux communautés d’assurer le triage vers les services, d’évaluer la performance du système et de revendiquer les politiques et les ressources nécessaires pour mettre fin à l’itinérance. Les données sont essentielles pour réaliser des investissements et des changements ciblés afin de mettre fin à l’itinérance dans toute communauté.
Tout comme pour l’utilisation des données, Medicine Hat a également ouvert la voie en matière d’accès coordonné. La communauté a une longue histoire de coordination de l’accès aux services avant que cela ne devienne une exigence fédérale par le biais de Vers un chez-soi.
Medicine Hat a établi la norme en matière d’amélioration continue du système. L’équipe est toujours en train d’examiner les données, de mesurer ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas et d’appliquer cet apprentissage à la transformation du système. Pour ce faire, elle établit des relations et des partenariats, renforce les capacités communautaires, se concentre sur les données et les personnes, rend des comptes et applique le mantra qui dit de détruire le système pour le reconstruire.
Dans le cadre de ses efforts de sensibilisation aux problèmes de logement, la Société de logement communautaire de Medicine Hat a commencé son travail en 2011 en établissant des liens avec les propriétaires à qui elle a fourni les politiques Logement d’abord pour responsabiliser les prestataires de services. Elle a organisé des tables rondes avec les propriétaires et établi une ligne directe avec le bailleur de fonds.
Environ 99 % des placements en logement réussis n’étaient pas liés à de nouveaux logements, mais plutôt à des changements de système et à l’utilisation de ce qui existait déjà. Alors que la communauté pourrait utiliser plus d’options de logement, comme partout ailleurs, le défi consistait à repenser le parc actuel, l’espace et son utilisation. En dehors des 30 nouvelles unités de logement de soutien permanent qui ont été mises en ligne entre 2017 et 2019, il n’y a pas eu de développement significatif en matière de logement.
À la suite de la publication de la stratégie de logement 2020-2021 de Medicine Hat, le rapport final a conclu à un besoin d’un plus grand nombre de logements communautaires pour les ménages à faible revenu. Le défi à Medicine Hat, pour l’avenir, consiste à augmenter l’offre de logements abordables et à optimiser le parc locatif actuel pour répondre aux besoins actuels et futurs.
Protéger le zéro
Medicine Hat a précédemment annoncé qu’elle avait mis fin à l’itinérance en 2015. À l’époque, il n’existait aucune définition de la fin de l’itinérance quelle qu’en soit la forme au Canada. En l’absence de définitions sur lesquelles s’appuyer, Medicine Hat a osé établir la sienne dans le cadre de son premier plan quinquennal. La définition de Medicine Hat était la suivante : d’ici 2015, personne à Medicine Hat n’aura à vivre dans un refuge d’urgence ou à dormir dans la rue pendant plus de 10 jours avant d’avoir accès à un logement stable et aux services de soutien nécessaires pour le conserver. Depuis, Medicine Hat a continué d’améliorer la façon de mesurer la fin de l’itinérance. Tout d’abord, en visant à établir un lien avec les gens en seulement trois jours, puis en adoptant les définitions du zéro fonctionnel de l’Alliance canadienne pour mettre fin à l’itinérance et de Prêt pour zéro Canada.
À présent, Medicine Hat s’efforcera de maintenir le zéro fonctionnel et de tendre vers le zéro absolu en matière d’itinérance chronique. Elle tentera également d’étendre ce zéro à toutes les populations sans-abri de sa communauté.
« Nous visons à créer des systèmes de soins efficaces et à améliorer ces systèmes de soins », explique Jaime. « Nous sommes connus pour être des innovateurs et des perturbateurs de système – toujours au sein de notre propre système. »
« Notre but est de protéger le zéro. »
Regardez la vidéo de Medicine Hat sur l’atteinte du zéro fonctionnel de l’itinérance chronique, comme le confirme l’Alliance canadienne pour mettre fin à l’itinérance :
Ce blogue fait partie de notre série Bonne nouvelle, qui met en lumière le travail exceptionnel accompli à travers le Canada pour mettre fin à l’itinérance.